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Comme à Paris ...

Publié le par Jennifer

Est-ce qu'il vous est déjà arrivé de souffrir de "Post-concert depression" ?

C'est toujours pareil, elle arrive sournoisement cette petite nostalgie post-concert. Quand on attend un événement depuis plusieurs mois, quand on l'a imaginé, rêvé éveillé, émerveillé, et qu'il passe plus vite que l'éclair, 2h plus tard c'est le vide... Les lumières se rallument, les spectateurs se lèvent, et les aiguilles des montres recommencent à fonctionner. Le temps reprend son cours. Retour à la réalité.

Ne restent plus que les oreilles qui bourdonnent de cris, d'applaudissements enthousiastes ... que des bribes de spectacle qui reviennent en mémoire et font esquisser un sourire .... que la nostalgie qui va s'installer durant quelques heures. La sensation d'avoir vécu un moment exceptionnel, trop furtif, très intense, et la peur de devoir attendre longtemps pour ressentir cela à nouveau..

Je suis malheureusement énormément sujette à la déprime post-concert. J'ai beau être une grande "consommatrice" de théâtre, revoir certains spectacles plus que de raison, c'est toujours la même chose. Comme dirait Benjamin Biolay:

"Mélancolique et ailleurs, Mélancolique, et alors?"

Et une fois n'est pas coutume, les symptômes sont à nouveau réapparus la semaine dernière au sortir du concert de Michaël Gregorio.

Mais il est vrai que ce concert avait une saveur particulière.... Une petite salle au fin fond de la Haute-Marne.. Un peu plus de 500 places.. Une prestation toute en intimité, privilégiée.

Je n'oserais réécrire une critique de ce nouveau concert qui flirte très souvent avec mes critères de "spectacle idéal" ( http://delorchestreaubalcon.overblog.com/"il-faut-voir-les-artistes-en-concerts-pour-qu'ils-prennent-toute-leur-dimension" ). Mais je tenais à saluer le grand professionnalisme de cette équipe de musiciens, ingénieurs du son, régisseurs lumière, plateau, vidéo, qui ont apporté leur chaleur, leur humour et leur personnalité à cette salle qui en manque tant d'ordinaire.

A quoi pensent les artistes en tournée lorsqu'ils arrivent dans une autre ville ? Valise au poignet, Tourbus toujours prêt à redémarrer, ils font étape chaque jour ici et là et ne voient que de leur refuge pour la soirée bien souvent que les loges ou les fauteuils rouges de la salle.

Spectateurs froids, distants ou peu réceptifs, les réputations des différents publics se font et se défont au gré du passage d'artistes dans la dite salle. Au moins, Nogent ne souffre d'aucun de ces clichés. Non pas grâce à la qualité d'écoute de ses habitués mais parce qu'elle ne figure presque jamais dans la liste des lieux de passage obligés pour les artistes en tournée. ;-)

Et pourtant.. On ne sait pas s'ils se sont perdus en chemin ou si le GPS a cru les orienter vers un autre Nogent plus "glamour" ;) , toujours est-il que Michaël Gregorio et son équipe ont offert aux Nogentais un concert inoubliable. D'une qualité indéniable, ce spectacle a reflété plus que jamais la virtuosité de ces artistes.

1h45 de show, des imitations d'une justesse bouleversante, un set quasiment identique à celui qui m'avait déjà été donné de voir à Paris. Mais surtout une générosité incroyable, de petites blagues de circonstance et un courage à toute épreuve. Car oui, malgré la capacité réduite de la salle et le peu de spectateurs debout en fosse improvisée à la fin du show, Michaël a insisté pour slamer. Un peu d'inconscience..une dose de folie douce..des gènes de rockeur...génial. A peu de choses près on se serait cru à un concert des Shaka Ponk dans un grand festival. :-D Si si je vous assure ! ;)

Je ne remercierai jamais assez cette équipe d'être venue jusqu'à nous et de nous avoir offert un concertS inoubliable sans distinction aucune avec le concert Parisien. Si Michaël et les musiciens qui l'entourent forcent tant l'admiration du public c'est d'abord parce qu'ils font preuve d'un profond respect à son égard, et offrent chaque soir la plus belle démonstration de leur travail.

Nogent samedi dernier, a cru pour 2h faire partie de la cour des grands, Zénith ou Bercy. Si la différence d'ambiance devait se ressentir côté scène, Michaël n'en n'a rien laissé paraître et a donné la sensation de prendre autant de plaisir que devant 3000 personnes. Bravo...

Comme à Paris ...
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